Morondava

Du 17 au 20 février je suis descendue à Morondava avec Patricia une collègue et amie qui vient d’arriver pour un an à Tana.

Cette paisible ville de pêcheurs se situe sur la côte ouest de Madagascar et on peut l’atteindre facilement en 12 heures de taxi brousse « amélioré » (mini bus d’une vingtaine de personnes, genre sprinter, avec wifi à bord et une vraie place par voyageur) de la compagnie Sonatra +.

En plus d’être au bord de la mer, ce qui est toujours sympathique et vous l’avouerez plus pratique pour les pêcheurs, Morondava est surtout réputée pour son « Allée des baobabs » qui se trouve à une vingtaine de kilomètres. Mais n’allons pas trop vite.

Donc vendredi matin nous décollons à 7h. Les paysages des hauts plateaux quand on sort de Tana sont toujours aussi splendides…

Nous arriverons à 20h, 20h30 je ne sais plus bien. Notre hôtel est plutôt chouette, il donne sur la mangrove, on l’appréciera mieux demain car la nuit tombe vite à Mada, comme partout sous les tropiques. A 19h30 il fait nuit noire.

Donc nous voilà samedi. Après avoir pris notre petit déjeuner nous partons découvrir la ville à pied en commençant par remonter la plage… Bien sûr beaucoup de pirogues (que j’adore et qui peuvent aussi faire de l’ombre pour les chèvres) et scènes de la vie quotidienne : femmes et enfants qui trient les poissons ramenés dans les filets, réparation des filets susnommés… On finira en ville où on achètera de quoi manger (fruits principalement) puis retour sur la plage pour pique-niquer. Et bien sûr se baigner J.

Pour la visite des baobabs on s’est renseignées à l’hôtel et on a rendez-vous à 16h avec Léon.

Nous voilà partis !! A nous les baobabs ! Déjà premier arrêt pour admirer ce que l’on appelle le « champ des baobabs » et première émotion… Dans ce champ on voit les 3 espèces qui sont présentes à Morondava.

Petite info, à Madagascar on trouve 7 espèces de baobabs sur les 8 recensées sur Terre et 6 sont endémiques à Madagascar. Sur tout le continent africain on n’en trouve qu’une… La dernière espèce se trouve en Australie.

Et pour briller dans les salons, rien de mieux que de raconter la légende concernant cet arbre majestueux. Bon il faudra avoir habilement amené la conversation sur les baobabs, mais ça je vous laisse faire J.

Donc la légende : le baobab était un arbre extraordinaire très haut et avec une ramure imposante composée de longues branches très feuillues. Réellement c’était l’arbre le plus majestueux du règne végétal. Il est devenu très fier et très orgueilleux de sa splendeur, tellement qu’il en est venu à se comparer aux Dieux… Très orgueilleux mais du coup pas très malin car les Dieux ont voulu lui rappeler qui c’étaient les boss et ils ont déraciné le vaniteux pour le replanter la tête en bas… Et c’est pour cela que le baobab a toujours ce tronc très imposant mais qu’il n’est plus couronné que d’un ensemble de branches rabougries, disproportionnées par rapport à sa grandeur… Et oui, faut pas faire le malin avec plus fort que soi…

Après le champ de baobabs Léon nous a amenées voir le baobab amoureux… 

Et enfin retour sur THE clou du spectacle, l’allée des baobabs… Bon je vous laisse admirer les photos, je vous avoue que j’ai eu beaucoup de mal à les choisir… A nouveau émotions garanties… Quelle splendeur !!

Si votre œil averti remarque que le bas de son tronc semble abimé, vous avez bien vu… En fait son écorce est utilisée pour faire des cordes.

Bon, on a tellement aimé, qu’avec Patricia on a décidé de revenir le lendemain matin (dimanche) au lever du soleil…

Dimanche, donc, lever à 5h du matin pour revoir nos chers baobabs sous une lumière différente… On a eu un fou rire car une des chèvres du village (oui il y a quelques cases juste à côté) avait un bêlement très particulier, presque humain… C’était super bizarre et très très drôle… Même si je me rends compte que cet effet comique est quelque peu compliqué à retranscrire par écrit :D

Encore une fois des émotions et des visions incroyables…

Ensuite nous sommes retournées nous balader à Morondava ; en rentrant à l'hôtel nous avons croisé la route d'un caméléon que j'ai paparazzé jusqu'à ce qu'il s'écroule dans une fleur.

Nous avions demandé à Léon de venir nous rechercher pour nous amener à la plage Kimony à quelques kilomètres de là… Effectivement très belle plage mais avec un courant assez fort, je n’étais pas suffisamment tranquille pour m’éclater dans les rouleaux comme j’aurais aimé le faire.

Puis sieste sous une paillotte et le ciel qui n’était pas au grand bleu s’assombrit et on voit arriver de la mer des nuages bien bien noirs…

On décide de rentrer mais bien sûr on se fait rattraper par le grain… Mezamis !!! On arrive trempés à la voiture et on repart tout doucement. Le truc c’est que pour rejoindre cette plage, on traverse des mangroves sur, vous vous en serez doutés, non pas des routes goudronnées mais des pistes en terre…. Voilà, voilà, voilà, terre + trombes d’eau = boue glissante, et la voiture commence à se rapprocher dangereusement du fossé qui nous sépare de la mangrove. Léon stoppe son véhicule mais s’embourbe et je dis à Patricia « bon ben faut pousser ». Nous voilà sorties dans le déluge et sous les éclairs, on redresse un peu la voiture mais ça patine encore ; Léon hèle un gars qui passe et à nous trois on sort vraiment la voiture de l’ornière… Sauf qu’emportée par son élan elle se dirige tout droit vers le fossé de l’autre côté… Nooooooon… Ouf, Léon l’arrête juste à temps et on remonte dans la voiture (je chope Patricia qui était en train de glisser à son tour vers le fossé, entraînée par la force de la pluie et du vent).

Bon on a finalement réussi à rejoindre la route goudronnée en priant pour que le truc de la cage de Faraday ne soit pas une légende urbaine. Retour à l’hôtel et rv pris avec Léon pour 5h le lendemain : et oui on repart hyper tôt afin d’arriver en fin d’après-midi sur Tana.

Sur la route dernière photos des baobabs au lever du soleil… Ah la la… C’était tellement beau…